lundi 28 janvier 2013

Pa Pa Power

Breaking News (4 ans après) !

Qui se rappelle du groupe Dead Man's Bones? L'album un peu concept autour d'Halloween, avec des choeurs d'enfants et tout (sorti en 2009) ?



Hier dans Top Tape, j'ai passé un morceau de ce disque. Non pas en raison d'une actu particulière, mais parce qu'il s'enchaînait plutôt bien avec ce qui précédait.

Et là, en préparant l'émission, j'ai découvert un truc complètement dingue à propos de Dead Man's Bones... Honnêtement, les gens, est-ce que quelqu'un ici savait qu'il s'agissait du groupe de Ryan Gosling? ("Drive", "Blue Valentine"... petite précision à l'attention des éventuels lecteurs masculins qui ne connaîtrait pas cet acteur canadien)

Ce bon Ryan a donc plus d'une corde à son ukulele ! Du coup, deux choses :

La première, c'est la chouette vidéo du morceau que j'ai diffusé
(In The Room Where You Sleep) 


La deuxième est un peu plus longue et s'approche du court-métrage. Du coup, attendez d'être pleinement disponible avant d'envisager la regarder. Ca faisait des années que le lien traînait dans mes brouillons et que j'attendais l'occasion de vous le proposer.
C'est chose faite (et on n'aurait qu'à dire que c'est la vidéo du Dimanche soir)



Dead Man's Bones, In the room where you sleep / Pa Pa Power
s/t (Anti, 2009) 

dimanche 27 janvier 2013

Let's Get Well [Top Tape]

Jour d'émission et je réalise avoir omis de mentionner la précédente ici. C'aurait été dommage, ne serait-ce que pour cet incroyable morceau d'ouverture de Brandt Brauer Frick...

ou d'ailleurs pour tout le reste aussi, feat. the Evens, Yo La Tengo, Gratuit + Françoiz Breut, Indian Wells, Memory Tapes, Crystal Castles, Apparat, Luke Abbott, Shit Robot et Pulp en live (1991).

Top Tape Vol.4 (S5) est en écoute sur site de Radio Campus Paris
[Ecoute rapide: .]

Pour le direct, rendez-vous ce soir, à 21h sur 93.9 FM!

mercredi 23 janvier 2013

Meat is murder

Un jour viendra où l'idée que, pour se nourrir, les hommes du passé élevaient et massacraient des êtres vivants et exposaient complaisamment leur chair en lambeaux dans des vitrines inspirera sans doute la même répulsion qu'aux voyageurs du XVIe ou du XVIIe siècle les repas cannibales des sauvages américains, océaniens ou africains.

Claude Lévi-Strauss, La leçon de sagesse des vaches folles (1996)

jeudi 17 janvier 2013

ROFLMAO

Blague n°1 :

Two men are looking at the moon. One of them says to the other, "Is it true that a lot of people live on the moon?" The other one says, "Sure, it's true - about 500 million." Then the first one says, "Phew, they must be pretty crowded when it's half moon."

Blague n°2 :
(de quoi - décidément - animer la tablée ce midi à la cantine)

Here goes... When I first heard this joke I laughed myself sick. Here goes... A man comes into a restaurant. He sits down at the table and says, "Waiter, bring me a cup of coffee without cream." Five minutes later, the waiter comes back and says, "I'm sorry, sir, we have no cream. Can it be without milk?"

NinotchkaErnst Lubitsch (1939)


Par honnêteté intellectuelle, il me faut bien avouer que ce n'est pas précisément pour ces deux histoires drôles que Greta Garbo se poile dans le film de Lubitsch. Quoi qu'il en soit, cette scène est suffisamment notable pour que le slogan de lancement du film ait été "Garbo Laughs" (c'était en effet sa première comédie).
Un rire... surprenant (un peu comme celui de Nathalie Portman aux Golden Globes 2011)

lundi 14 janvier 2013

Le frifri libre

Brainstorming (fictif*) à TF1 :
- Alors les gars, on fait L’amour est dans le pré mais on n’a pas le droit de dire ni "amour", ni "pré". - Heu… "Amour"… coup de foudre ? - Yes ! Et "pré", heu… village ? - Vendu.

(*) Imaginé par Libération peu après la rentrée télévisuelle de cette saison.
Eh bien, devinez-quoi? On y est.

[...] gare, TF1 - qui produit la chose en interne - tient serré son angle opposant en permanence les citadines aux campagnards. Faut que ça rentre dans la caboche du téléspectateur. Alors, les filles portent des talons de 15 centimètres. On est comme ça, à la ville. « Pourront-elles, s’interroge la voix off, troquer leurs talons aiguilles contre une paire de bottes ? » On est comme ça, à la campagne, on marche en bottes. Et quand le bus débarque sur la place du village, le groupe folklorique est là pour l’accueillir, flageolets et vielles à l’unisson, tambourinaires au taquet et maire (sans étiquette) en écharpe tricolore. Parce qu’on est comme ça, à la campagne, on joue du flageolet. Voici Ylena, Maeva, Sophia, Diana, Linda, Emna, Laura, Priscilla, Barbara et leurs onze autres copines : elles jaillissent du bus en courant sur leurs hauts talons, agitant dangereusement seins et jupettes au ras du frifri. Parce qu’on est comme ça, à la ville : on a le frifri libre. [...]

Les citadines [...] déchantent vite. La Marseillaise Maeva abandonne Christophe : « Je te trouve très gentchil, mais tu as un côté trop tchimide. » Et de remonter dans le bus, non sans approfondir son analyse : il est « trop tchimide ». Et puis, ajoute-elle, il y a « son côté tchimide ». De même Laurent voit-il partir Linda alors que tout semblait bien engagé (« elle me regarde beaucoup avec son regard, Linda »). Yves, lui, s’accroche à Barbara, hôtesse (« à bord de yachts ou de jets privés »). C’est qu'elle a un je-ne-sais-quoi, Barbara : « Quand tu lui dis bonjour, c’est un peu comme la fête. » [...]

La suite (et le début), ici:

Isabelle Roberts, Raphaël Garrigos
dans Libération du 12(?)/01/2013

OK, c'est MOI qui suis responsable pour ce visuel instagramisé de vache... Mais toute photo passée à travers un filtre d'Instagram ne devient-elle pas ET belle, ET bien cadrée, ET intéressante?

vendredi 11 janvier 2013

La vraie constitution des choses

A la question du choix du livre que j'emmènerais sur une île déserte, il est probable que je choisirais aujourd'hui - depuis que je me suis familiarisé avec la discipline - un ouvrage de philosophie, je pense notamment à la Critique de la Raison Pure de Kant. Je possède un recueil de texte choisis (édité au PUF) dont chaque relecture (partielle) depuis le mois de juin dernier m'a apporté quelque chose.

La philo, c'est un peu comme le sport, avec de la pratique, il y a des déclics qui rendent accessibles ce qui semblait initialement hors d'atteinte. Bien sûr, par la suite, des notions concernant le jargon aident à se repérer... Je reste cependant un profane, que la chose soit entendue.

Du coup, l'avantage avec Kant, c'est qu'il était professeur de Philosophie et connaissait parfaitement les thèses de ceux qui l'ont précédé (rationalistes vs. empiristes), qu'il a déployé un système philosophique complet qui reprend tout à zéro, et enfin qu'il a vécu au XVIIIème siècle, càd dans des temps pas trop reculés. 



Dans la "Critique", Kant traite de la Métaphysique en formant le projet d'adopter une démarche scientifique, afin d'aboutir à des conclusions indiscutables, mais aussi d'exclure de son champ tous les sujets à propos desquels il est vain de discourir. C'est ainsi qu'il replacera la théologie sur le terrain de la foi, puisque toute théologie rationnelle est vouée à l'échec (preuve à l'appui).

Back to Basics disais-je : parlons d'Espace et de Temps (et ouais).
Pour Kant, ces deux notions sont des formes a priori de toute intuition, çàd qu'elles précèdent toute expérience / perception. La suite de mon propos se concentre sur le temps.

Le temps n'est autre chose que la forme du sens interne, c'est-à-dire de l'intuition de nous-mêmes et de notre état intérieur. En effet, le temps ne peut pas être une détermination des phénomènes extérieurs, il n'appartient ni à une figure, ni à une position, etc. ; au contraire, il détermine le rapport des représentations dans notre état interne. Et, précisément parce que cette intuition intérieure ne fournit aucune figure, nous cherchons à suppléer à ce défaut par des analogies et nous représentons la suite du temps par une ligne qui se prolonge à l'infini et dont les diverses parties constituent une série qui n'a qu'une dimension, et nous concluons des propriétés de cette ligne à toutes les propriétés du temps, avec cette seule exception que les parties de la première sont simultanées, tandis que celles du second sont toujours successives. Il ressort clairement de là que la représentation du temps lui-même est une intuition, puisque tous ses rapports peuvent être exprimés par une intuition extérieure.

une frise chronologique, telle que celles qui ornaient nos cahiers d'écolier
Cette représentation linéaire du temps nous amène assez rapidement à nous poser des questions (relevant de la "cosmologie rationnelle") et notamment celle qui vous est sans doute familière, du genre "Bon sang de bois, est-ce que le monde a un commencement dans le temps, ou bien n'en a-t-il point, de telle sorte qu'il est infini? Toute chose a forcément un commencement... mais si c'est le cas, il y a bien eu un 'avant' ".
C'est là une des quatre célèbres antinomies de Kant. Le philosophe prouve d'ailleurs que les deux réponses (opposées) sont vraies. Et en déduit ce qui suit.

Si le monde est un tout existant en soi, il est fini ou infini. Or la première hypothèse - aussi bien que la seconde - est fausse (il suffit de se reporter aux preuves établies plus haut pour l'antithèse, d'une part, pour la thèse d'autre part). Il est donc aussi faux que le monde (l'ensemble de tous les phénomènes) soit un tout existant en soi. Car il suit de là que les phénomènes en général ne sont rien en dehors de nos représentations, et c'est précisément ce que nous voulions dire en parlant de leur idéalité transcendentale.
Cette remarque est importante. On voit par là que les preuves données plus haut des quatre antinomies n'étaient pas illusoires, mais bien fondées dans l'hypothèses où les phénomènes, ou le monde sensible qui les contient tous, seraient des choses en soi. Mais le conflit des propositions qui en résultent, révèle que cette hypothèse contient une fausseté et nous amène ainsi à découvrir la vraie constitution des choses en tant qu'objets des sens.

...
C'est pas fou, ça?

Emmanuel Kant, Critique de la Raison Pure (1781/1787)
Genis Carreras,  Philographics

lundi 7 janvier 2013

Plus c'est frais, meilleur c'est (ou pas)

Etant victime l'autre jour d'une publicité internet dans laquelle un cuisinier cathodique vante les mérites d'un téléphone, je l'entendais dire:

"Je suis accro aux nouvelles fraîches. De l'actualité, ou de mes restaurants. Et c'est comme en cuisine : plus c'est frais, meilleur c'est"

Et bien "Non". Je récuse cette affirmation formulée au présent de vérité générale concernant l'actualité, ou plus généralement l'information (je ne parle pas des cuisines du dit chef, hein). D'ailleurs, personnellement, je préfère l'information synthétisée et éclairée à l'information temps réel (dont je n'ai pas besoin).

Du coup, les propos de Franck Annese (créateur de Sofa, So Foot, So Film...) ce matin dans le portrait de Libération m'ont réjoui : 

Titillé sur la recette, Annese dégaine un triple H : «De l’humain, de l’humour et des histoires. Je comprends pas pourquoi la presse dévie vers la dépêche AFP. Les mecs ont flippé à cause d’Internet et se sont jetés dans la course à qui balancera le plus vite ce que tout le monde sait déjà.»

Portrait réalisé par Mathieu Palain, dans Libération du 7/1/2013

vendredi 4 janvier 2013

Can we walk in hope into another new year?

Can we walk in hope
Into another new year
Just to cast away the ghosts
Or to have the time again?
You said 'hold on to dreams'
But I know you don't try
Cos you're innocent
I know that you won't survive

I heard the phone ring
So late at night
That I thought someone had died
But your voice was full of hope
Like it was on better days
On clear mornings
When the rain had left the sky

I can't stand the thought of you alone
I can't stand the thought of you alone

Don't try to get close to us
Because there's nothing
But our souls laid bare
Will we survive
I know we will

Hood, You Show No Emotion At All
Cold House (Domino, 2001)