lundi 31 mai 2010

a certain feeling

Beaucoup de textes, au cours de ces derniers articles, on me dit que les lecteurs ont aussi besoin de voir des images.

Dans ce cas, parlons musique, avec la dernière sortie de Peter Broderick, ca s'appelle "Three Film Score Intakes" (et c'était limité à 200 exemplaires).

J'aime assez les visuels qui accompagnent ce disque, je les publie ici, après que Clem, du label anglais Schedios, me les a sympathiquement fait passer.


Peter Broderick compose et joue une musique douce, ambiante, jolie et c'est bien.

Peter Broderick, Three Film Score Intakes (Schedios, 2010)

Un sujet et des tonalités qui rappellent la pochette du deuxième album de Bodies of Water



[Edit: ou d'autres]

Bodies of Water, a certain feeling (Secretly Canadian, 2008
Grinderman, Vol.2 (Mute, 2010)
the Joy Formidable, Wolf's Law (Atlantic, 2012)

dimanche 30 mai 2010

En quoi serait-il hérétique de rêver de péniche?

Dans les Fleurs bleues, il y a deux trames narratives enchevêtrées. L'une concerne Cidrolin (qui était le sujet des deux extraits précédents), l'autre, le duc d'Auge (quelques centaines d'années auparavant).
Pour citer la quatrième de couverture :

"On connaît le célèbre apologue chinois: Tchouang-tseu rêve qu'il est papillon, mais n'est-ce point le papillon qui rêve qu'il est Tchouang-tseu? De même dans ce roman, est-ce le duc d'Auge qui rêve qu'il est Cidrolin ou Cidrolin qui rêve qu'il est le duc d'Auge?"


Quoiqu'il en soit, le moindre assoupissement de l'un nous amène à suivre les péripéties de l'autre. Bien sûr, si c'est le duc d'Auge qui rêve (et se représente l'avenir), c'est qu'il est sacrément visionnaire:

- Je ne rêve jamais de tout cela
- Et de quoi rêvez vous, messire?
- Je rêve souvent que je suis sur une péniche, je m'assois sur une chaise longue, je me mets un mouchoir sur la figure et je fais une petite sieste.
- Sieste... mouchoir... péniche... qu'est-ce que c'est que tous ces mots-là? Je ne les entrave point.
- Ce sont des mots que j'ai inventés pour désigner des choses que je vois dans mes rêves.
- Vous pratiqueriez donc le néologisme, messire?
- Ne néologise pas toi-même: c'est là privilège de duc. Aussi de l'espagnol pinaça je tire pinasse puis péniche, du latin sexta hora l'espagnol siesta puis sieste et, à la place de mouchenez que je trouve vulgaire, je dérive du bas-latin mucare un vocable bien françoué selon les règles les plus acceptées et les plus diachroniques.
- Nous voilà bien loin de l'onirologie sapientale et chrétienne. Votre science sémantique, messire, a fumet d'hérésie.
- En quoi serait-il hérétique de rêver de péniche?
- Je reconnais qu'il n'est point courant de voir en songe les anges et les saints. Le plus souvent, si je puis en juger par mon expérience propre, les rêves n'ont pour objet que les menus incidents de la vie courante.
- Alors, ceux-la, boufre, sont-ils du Diable ou de Dieu?
- Ni de l'un ni de l'autre. Ils sont indifférents. Positivement indifférents. Ad primam respondi.
- Oh là! ne te satisfais pas aussi vite, l'abbé. Je n'ai pas besoin de toi pour d'aussi médiocres propos, je serais bien capable de les inventer tout seul. Crois-tu que je vais continuer à te donner ta pâtée quotidienne si tu te contentes de pareilles banalités? J'exige une autre réponse.

Et il dirigea vers le tibia droit de l'abbé un bon coup de savate qui atteignit son but. Onésiphore voulut répliquer d'une ruade dans le ventre, mais elle fut esquivée et il alla s'étaler.Le duc aussitôt lui saute dessus et commence à le piétiner en criant:
- Réponds, petite tête de clerc! Réponds!


Les Fleurs Bleues, Raymond Queneau (1978)

mercredi 26 mai 2010

l'harmonieuse musculature de son arrière-train

Je citais tantôt un premier passage des Fleurs Bleues de Queneau.
Les livres de Queneau sont truffés de calembours, de tournures, d'astuces littéraires des drôles et subtiles, tant et si bien que chaque page prête à sourire au moins une fois.

C'est tout du moins le souvenir que j'avais de ce livre, que j'ai en effet récemment RElu, pour le plaisir, comme on relirait finalement une BD (certaines situations se prêteraient d'ailleurs facilement à être dessinées par Gottlib).
Aujourd'hui, je confirme.

On retrouve donc dans cet extrait Cidrolin, paisible habitant d'une péniche à Paris, occupant ces journées à révâsser, à dormir, à boire de l'essence de fenouil, à repeindre la barrière menant à son embarcation ou - comme c'est la cas ici, à répondre à des touristes égaré(e)s:

- Et ce campigne? Vous allez finir par me dire où il perche?
Cidrolin fit des gestes qui déterminèrent la situation du lieu à dix centimètres près.
- Je vous remercions, dit l'Iroquoise canadienne, et je vous prions de m'excuser d'avoir troublé votre sieste, mais on m'avait dit que les Français étaient si obligeants.., si serviables...
- C'est un on-dit.
- Alors je me suis permise...
- Permis.
- Permis? Pourtant... l'accord du participe?
- Vous y croyez encore?! Comme à la serviabilité et à l'obligeance de mes compatriotes? Seriez-vous crédule, mademoiselle?
- Comment? il ne faudrait plus croire à la grammaire française?... si douce... si pure... enchanteresse... ravissante.... limpide...
- Allons, allons mademoiselle, vous n'allez pas pleurer pour si peu. Tenez, pour vous réconforter, ne voulez-vous pas prendre un petit verre d'essence de fenouil à bord de ma péniche?
- Nous y voilà! un satyre! ça aussi, on me l'avait bien dit. Tous les Français...
- Mademoiselle... croyez bien...
- Si vous pensez, monsieur, que vous parviendrez à vos fins trombinatoires et lubriques en me dégoisant de galants propos pour m'attirer dans votre pervers antre, moi, pauvre oiselle, pauvre iroquoiselle même, ce que vous vous gourez, monsieur! ce que vous vous gourez!
Faisant aussi sec demi-tour, la jeune demoiselle regrimpa le talus en mettant en évidence l'harmonieuse musculature de son arrière-train.

Les Fleurs Bleues, Raymond Queneau (1978)

mardi 25 mai 2010

un feu d'artifice de saveurs

Je suis de ceux qui n'ont que très peu de recettes de cuisine imprimées / recopiées physiquement... et strictement aucune en tête. Aussi chacune de mes réalisations culinaires passe-t-elle par une consultation préalable de l'internet: Ca commence par Google, et ça finit en général par Marmiton.



Sauf que sur Marmiton, le moindre plat existe en une dizaine de variantes... Prenons la quiche lorraine.
(il se trouve que j'ai cuisiné une quiche lorraine ce weekend)


Pratique, Personnalisée ou Déterritorialisée, la quiche se décline
Il y a les variantes pratiques, bien compréhensibles :
"Quiche lorraine légère" / "Quiche lorraine rapide" / "Quiche Lorraine Hyperprotéinée" (!), et pour les experts avides de nouvelles sensations, la "Quiche lorraine améliorée"!

Il y a également les variantes personnalisées, le plus souvent par des internautes souhaitant passer à la postérité, pour avoir remplacé la crème fraîche par du fromage blanc:
"Quiche lorraine de Sophie" / "Quiche Lorraine de Mamz'elle Amélie" / "Quiche Lorraine de Valérie" / "Quiche lorraine à ma façon".

Enfin, il y a les variantes WTF
:
"Quiche lorraine à la québécoise" / "Quiche Lorraine au curry" / "Quiche lorraine aux courgettes et fromage de chèvre" / "Quiche lorraine au fromage d'ail et fines herbes" / "Quiche lorraine aux légumes du soleil".

C'est bien le "problème" des sites de cuisine façon Web 2.0. Car moi, ce dont j'ai besoin, ça n'est pas une recette de quiche lorraine, mais LA recette de LA quiche lorraine. J'ai donc une approche très Web 1.0: On objectera que je n'ai qu'à investir dans un livre de cuisine.
Soit
.


Cuisine 2.0 vs 1.0
On pourra également remarquer qu'il existe des "parades" 2.0:
La première d'entre elles, c'est le système de notation. Par exemple, un rapide coup d'oeil sur la liste des résultats permet de se rendre compte que la "quiche lorraine améliorée" atteint péniblement la note de 3/5.
(c'est malin)


La deuxième parade, c'est le filtre de recherche "Avec photo" (façon site de rencontre), histoire de savoir à quoi s'attendre. Mieux vaut être seul que mal accompagné (d'une quiche, en l'occurence).

La troisième, ce sont les commentaires : un tel aura utilisé d'avantage de tel ingrédient, tandis qu'un autre préconise de procéder dans tel ordre ou de prolonger la cuisson, etc...
Il y a de toute façon toujours quelqu'un pour raconter qu'étant à cours d'oeufs ou de lardons (j'en reviens à ma quiche), il a ajouté tout un tas de restes du frigo (du thon en boîte, des nouilles cuites la veille, des olives noires, du soja, un poireau, des corn flakes) et que c'était très bon... ce qui me fait une belle jambe, puisque moi, c'était une quiche lorraine que je voulais faire.

[Note pour plus tard: Pour une savoureuse bisque de homard, penser à me reporter à la page du boeuf bourguignon.]

Au final, cette liberté d'expression et de réaction est plutôt de nature à me faire douter du bien fondé d'une recette.


Un brin d'humour ne fait jamais de mal
Le seul commentaire "type" qui me paraît tout à fait tranquillisant est le fréquent :
"J'ai fait cette recette pour mes enfants et mon mari, et ils ont a-do-ré" (je n'ai encore jamais lu cette phrase transposée au masculin...)

Hormis ça, rien d'intéressant pensais-je. Jusqu'à ce dimanche, où je suis tombé sur l'intervention assez poilante et franchement caustique de "cuisiniere_du_dimanche". Elle justifie d'ailleurs le présent article, et sa publication sur Arise Therefore ("à la base, un florilège fleuri et léger de textes").

Ainsi, en pleine recherche d'une recette (basique) pour cuisiner une quiche lorraine (càd un plat des plus communs), je lis ce feedback:

5/5

"J'ai expérimenté ce jour-ci cette recette qui ma foi, était très goûtue. Elle m'a permis de découvrir de nouvelles saveurs encore inconnues et d'éveiller mes papilles gustatives. Ce charmant mélange d'œufs frais pondus le matin-même et de lait entier fraîchement acquis grâce à la traite de ma vache Marguerite, ont produit en moi, un tel feu d'artifice de saveurs que je ne puis plus m'en passer. Malgré tout, en tant que grand chef cuisinier, je vous conseille de laisser au moins cette quiche 1h30 au four, pour l'obtention d'un résultat finement carbonisé. Encore bravo pour cette merveilleuse recette. A bientôt pour de nouvelles aventures!! Maïté Dupuis alias la cuisinière de dimanche kissou"


Fin de citation; Il m'a semblé que ca valait la peine.

Je clos cette article par une autre photo de la série Drop Dead Gorgeous de Daniela Edburg (Death by Cake plus haut, Death by Nutella ci-dessous).


lundi 24 mai 2010

Be so True

Top Tape Vol.18, Saison 2 est en ligne
(càd, au total, le volume 38)
Il ne me reste plus que deux émissions d'ici la fin juin pour clore cette saison.

Samedi, on pouvait donc entendre à 19h sur Radio Campus Paris une mixtape plutôt électronique, commençant par de l'électro pop estivale (Millionyoung, DOM, the Avalanches...), suivie par de l'electronica (Four Tet, Baths...) et se terminant par des choses plus dansantes (Booka Shade, Crystal Castles, Panda Valium).

C'est à écouter ici.

Prochaine émission dans deux semaines, avec des CDs à gagner.
D'ici peu, je diffuserai également la session que j'ai enregistrée avec (Luke Lalonde de) Born Ruffians ce vendredi.

Surveillez la page des Sessions sur le site de Radio Campus Paris.

dimanche 23 mai 2010

Cover of the Week



Karen Elson, The Ghost Who Walks (XL, 2010)

Karen Elson, ex-mannequin, la compagne de Jack White tout ça...

Attention, qu'on s'entende bien:
être "Cover of the Week" est loin d'impliquer d'être "Album de la Semaine".

vendredi 21 mai 2010

Arise Therefore

Vous aimez "Arise Therefore" et voulez en faire part à la terre entière, autrement qu'en linkant ce blog sur votre site?

C'est désormais possible IRL, via le T-Shirt "Arise Therefore" en vente actuellement 15€ dans les magasins Uniqlo (à Paris uniquement, ou dans le monde).



D'autres T-Shirts "Uniqlo meets Domino", ici :
www.dominorecordco.com/uniqlo/

Palace Brothers, Arise Therefore
(Drag City / Domino, 1996)

Proof of Youth

Il est parfois dommage de ne pouvoir prendre les photos qu'on aurait souhaitées. Celles qui manquent à l'article ci-dessous, ainsi que me l'a rappelé Sylvain en commentaire, concernent Go!Team, que j'ai vu au festival des Nuits Sonores, la semaine passée.

Leur concert aura justifié la soirée à lui tout seul, par la musique du groupe en elle-même, et par la prestation scénique du groupe...
Grand grand moment.

Pour les absents, quelques photos de Ninja, la chanteuse principale (lors d'un tout autre concert, en l'occurence Lolapallooza 2oo8 ).


jeudi 20 mai 2010

Sauver une Vie

[Les vacances sont arrivées vite, je n'ai eu le temps ni de vous prévenir, ni de planifier quelques articles comme je l'avais initialement envisagé. Ce temps de latence est révolu, vous pouvez recommencer à venir régulièrement.]

Quelques photos, donc:

à Genève...


Peut-être cette bouée a-t-elle servi pour le propriétaire de cette bicyclette?


Quelque part dans le Beaufortain...




jeudi 13 mai 2010

It's not the fall that we should be afraid of. It's the quick stop.

A Weather est un groupe de Portland (encore!) qui signe un très joli deuxième album, quelque part entre Low et le Sufjan Stevens de Seven Swans.
Un disque dont je reparlerai ici-même sans doute en fin d'année
.


I don't know if I should go back there without you
to much older rocks than we found
because the air is wet and salty in the wake of passing by.
The grand road that burrows through branches
and so I return to the shore.
In the wreck is something moving inexhaustibly tonight?


It's kind of hard to say in this light:
It's kind of hard to say when this light goes out with a fight.


I want a new start to what's ending, the needles to prick up their ____________________________________________[ears
to the jalousies that rattle in the wind at Giant Stairs.
It's not the tires you're hearing but what's getting erushed
____________________________________[underneath them
and I know that this is fading and I want to take my time.


It's kind of hard to say in this light:
It's kind of hard to say in this light where the land's end is.


It's not the fall that we should be afraid of. It's the quick stop.


A Weather, Everyday Balloons (Team Love, 2010)
www.aweathermusic.com


lundi 10 mai 2010

Your Beauty is like a knife i turn on my throat



J'aime les titres des chansons de Eagle*Seagull...

Après tout, c'est pas si souvent que des sentiments pas très jolis sont exprimés dans des chansons


Your Beauty is like a knife i turn on my throat *

I'm Sorry But I'm Beginning to Hate Your Face

You're the Reason Why I'm Afraid to Die

I Don't Know If People Have Hated Me, But I Have Hated People *

I Don't Know If This Is Ignorance or Transcendence

...

Eagle Seagull, The Year of the How-To Book (Pias, 2010)
www.myspace.com/eagleseagull

Les chansons suivies d'un astérisque sont à écouter absolumment.
La seconde est dans ma dernière émission, by the way.

dimanche 9 mai 2010

Such Great Heights

Allez, hop, Top Tape vol.17 (S2) est dans la boîte.

On (enfin moi, quoi) y parle des Rentals, de blur, de Ash, de Wolf Parade, d'Interpol et d'autres choses encore.

Girl from Mars, ce fameux single de Ash, est vraiment d'enfer, impossible de ne pas chanter dessus en l'entendant. Ca doit être un de mes premiers disques, acheté en Angleterre, lors d'un séjour linguistique a Reading (je me rappelle que la gue-guerre Blur Vs. Oasis faisait alors ra-rage), à la faveur d'une écoute dans un Virgin. J'étais également reparti avec des singles de Delicatessen et des Levellers, qui s'étaient avérés être des investissements moins pérennes.

Ash est en concert jeudi 13 mai au Point FMR.


Pendant que j'en suis à parler de Top Tape..:
Les plus observateurs d'entre vous auront sans doute remarqué qu'à côté de la (nouvelle) page "agenda" accessible via la barre de navigation située ci-dessus, se trouve également une page "Top Tape", dans laquelle figure la liste exhaustive de tous les volumes diffusés à ce jour. En plus, comme j'ai reproduit les visuels de chacune des émissions, ca fait une jolie page.
(non?)

Sinon, hier, au bois de Vincennes, en plus des sempiternels joggers, il y avait des choses sympas à voir, étant donné que les temples bouddhistes avaient organisé une journée portes-ouvertes (un brin dépaysante).



A droite, c'est la foire du Trône, vous aurez noté.
Une derniere photo pour la route...



...oui, je sais, c'est follement drôle.


Note: ces photos ont été prises avec mon téléphone portable (comprendre "tant bien que mal")

jeudi 6 mai 2010

This is a Record Cover

Brothers, l'album des Black Keys sort courant Mai, j'en diffusais 2 extraits ici.
C'est une réussite, et, tout comme le précédent, Attack & Release, il est probable qu'il finisse dans mon palmarès 2k10.

Fiez vous à la musique, et pas forcément aux visuels du groupe pour cet album.
Typiquement, la pochette frise la fausse bonne idée



surtout quand XTC avait poussé le concept plus loin quelques années auparavant.



Black Keys, Brothers (Cooperative Music, 2010)
XTC, Go 2 (remastered)(Caroline, 2002)

mardi 4 mai 2010

Family Matters

"Low Battery"
C'est ce qui a fait que je n'ai pas pu prendre de photo (satisfaisante) du groupe de la troupe que je recevais Samedi à la radio. En attendant la diffusion de la session, je vais donc tâcher d'illustrer cette visite en paroles.

Cela faisait plusieurs mois que j'étais en contact épisodiquement avec Milenka, duo mixte que je savais venir des hauteurs de Nice. Quand j'ai ouvert la porte, Samedi, à midi, c'est une famille que j'ai vue, Gini Helie et Oomiaq, une fillette de 7/8 ans, leur fils d'un an environ, et la babysitter de fortune, mais costumière dans la vraie vie.
(rejoints plus tard par un autre musien)

Ambiance chaleureuse et familiale, donc, puisque nous avons bavardé, enregistré la session et l'interview pendant que tout ce petit monde continuait à vivre dans le studio, et dans ce grand espace vide que constitue la Maison des Initiatives Etudiantes un 1er mai.

Je publie malgré tout un photo (ratée), sur laquelle on distinge un quatrième musicien.



Chouette moment, bientôt diffusé sur Radio Campus Paris (93.9FM), et prolongé le lendemain à l'International, où Milenka a pu jouer sa musique bio, ethnique et onirique.



TERRE TERRE MERE MERVEILLE VEILLE VEILLE SUR NOUS

Tout ceci me fait dire qu'il doit faire bon vivre à Bezaudun-les-Alpes.

Milenka
www.myspace.com/milenkathepyramids

lundi 3 mai 2010

la solitude n'apprend rien, l'indifférence n'apprend rien

Derniers extraits d'Un Homme qui Dort, un livre que j'aurais aimé écrire, et dont chaque page est empreinte d'une force saisissante.
A lire donc, si le cheminement psychologique reliant les différents états décrits dans les trois extraits cités suscite votre curiosité.


Le jeu est fini, la grande fête, l'ivresse fallacieuse de la vie suspendue. Le monde n'a pas bougé et tu n'as pas changé. L'indifférence ne t'a pas rendu différent.

Tu n'es pas mort. Tu n'es pas devenu fou.

[...]

Le temps, qui veille à tout, a donné la solution malgré toi.
Le temps, qui connaît la réponse, a continué de couler.

C'est un jour comme celui-ci, un peu plus tard, un peu plus tôt, que tout recommence, que tout commence, que tout continue. [...]

Non. Tu n'es plus le maître anonyme du monde, celui sur qui l'histoire n'avait pas de prise, celui qui ne sentait pas la pluie tomber, qui ne voyait pas la nuit venir. Tu n'es plus l'inaccessible, le limpide, le transparent. Tu as peur, tu attends. Tu attends, place Clichy, que la pluie cesse de tomber.

George Perec, Un homme qui dort (1967)

Note: Toutes les images utilisées en guise d'illustration sont extraites du film du même nom (et du même auteur)