mercredi 30 septembre 2009

These are my twisted words


Certains d'entre vous le savent, Top Tape reprend du service, cette année, pour une deuxième saison dans la continuité de la précédente.
Le créneau est le même, 1 Samedi soir sur 2, à 19h sur Radio Campus Paris (93.9FM)

Bien sûr, l'émission est disponible sur internet, et c'est pour ça que j'en parle ici a posteriori :
Car oui,
l'émission de rentrée est en ligne!

Après une longue période d'arrêt, ça n'a pas été facile de savoir par quoi commencer, tant j'aurais voulu diffuser de chansons.

Disons que ce volume est à dominante indie folk (un peu noisy).
On y croise
Banjo or freakout, Circulatory System, the Flaming Lips, Vic Chesnutt...

Le tout est disponible ici: http://www.radiocampusparis.org/?cat=157


Ceci me fait penser que je n'avais pas mentionné dans ces colonnes la mise en ligne d'une mixtape bonus, au plein milieu de l'été. Une sélection toute en good vibes qui me tenait à c(h)oeur (feat. Polyphonic Spree, I'm from Barcelona, les Beatles, Bodies of Water).

Pour l'anecdote, elle correspond au volume zéro de l'émission, puisque j'avais utilisé cette playlist un soir que je devais occuper 1heure à l'antenne de Radio Campus Paris.

Bonne(s) écoute(s) !

dimanche 27 septembre 2009

A Cross the Universe

La pochette du prochain album de Black Heart Procession ("Six") m'a inspiré ce nouvel article - que je qualifierais de crucial - de la rubrique "crossed covers."

La voici :

Après cette approche DIY, la Croix se décline aussi de façon plus épurée et mystique chez Justice (toujours dans les mêmes tonalités)...


...ou plus réaliste, et moins intéressant chez d'autres
(jusqu'à l'univers black metal...)
Je m'interromps ici avant de verser dans le gothique.
Néanmoins, puisque cette rubrique est participative, si vous avez d'autres pochettes d'albums à soumettre, vos propositions sont les bienvenues !

Black Heart Procession, Six (Temporary Residence, 2009)
Justice, (Ed Banger, 2007)
the Gossip, Heavy Cross (Mercury, 2009)
Black Sabbath, headless cross (IRS, 1989)

[Edit: J'ajoute encore:]


Justice, Beginning of the End (Because, 2010)
Pantha du Prince, the Bliss (kompakt, 2007)

mercredi 23 septembre 2009

Je me souviens, je pensais à demain

Je prétends pouvoir parler sans précaution ni détour pour affirmer ce que j'ai vérifié. Ce sur quoi on ne me fera pas revenir avec des doutes. C'est le disque de quelqu'un qui sait et qui n'en retire aucune fierté, parce que la vérité distribue la honte. Honte d'être minable, égoïste et sans projet, si ce n'est celui de continuer à cultiver la seule chose qui ait porté ses fruits : l'idéalisme. [...]

Je ne tiens pas spécialement à vous accrocher avec du style, mais j'y suis obligé, sans quoi il n'y aurait sans doute pas lieu d'être commercialisé. Mais sachez bien que c'est de la merde. Tout ce qui fait qu'on parvient à décrocher un rôle dans ce monde vient de la partie la plus merdique de nous-mêmes : celle qui mérite un salaire, le salaire de l'égoïsme. C'est toujours la même chose, non ? Certains s'arrangent avec leurs illusions, certains trouvent de quoi être sereins. D'autres viennent mourir pour rien au nez des premiers, d'autres viennent pour venger.

D'abord je ne suis rien. Quand j'ai eu la faculté de me battre, la bataille était finie. Quand j'ai eu conscience de moi et de ma vie, c'en était déjà décidé. La bataille ne se situe pas dans le temps, elle est le temps. C'est à dire une chose sur laquelle on est toujours en retard. J'avance en me sachant en retard. Je repousse l'échéance, car tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, même si l'espoir me parait être une drôle de danse.

Il arrive un point où tu ne peux plus faire marche arrière sans renier ce qui t'a forgé. Ca fait partie des trucs à piger vite avant que les autres en profitent ou te protègent des erreurs que tu pourrais commettre. Ils disent n'importe quoi, et tant qu'ils le pourront, ils diront n'importe quoi, jusqu'à ce que la leçon rentre.
Je te jure qu'il y en a un paquet qui attendent que ça, et si c'est pas toi, ce sera un autre. Il arrive un point où tu n'arrives plus à te réveiller. Tu te répètes "tout va bien se passer, tout va bien se passer, je ne me fais pas de soucis, j'ai confiance, il ne m'arrivera rien, j'ai pas besoin des autres, ni de leurs promesses, ni rien pour décrocher un rôle dans leur kermesse, au contraire, plus je m'en éloigne et plus j'avance", et tu te vois finir seul quand tout le monde aura vu vraiment qui tu es.

Je me souviens je pensais à demain
et plus j'y pensais, plus le temps semblait long
et les chances d'y arriver réduites
et puis je pensais que demain serait le contraire d'aujourd'hui
et c'était des conneries
demain c'est un poster aux chiottes je l'ai compris
demain c'est du parfum sur des croûtes
demain c'est parler de cailloux lancés dans un lac
et de l'horreur qui est belle,
de l'horreur qui est vraie.

Programme - demain
mon cerveau dans ma bouche (Lithium, 2000)

Il ne faut pas confondre...

Ariane Moffat et Aidan Moffat (ex-Arab Strap)


Non, il ne faut pas.

dimanche 20 septembre 2009

Time is on my side

General Bye Bye, ce dimanche, à l'International...


General Bye Bye sans Jana, ce serait comme Blonde Redhead (que le groupe cite en influence) sans Kazu: il manquerait quelque chose. Vu que le principe de la soirée étaient d'enchaîner de courts sets d'un quart d'heure, la chanteuse a pu participer, se mettant en retrait pour les passages instrumentaux énervés, chantant la main sous le ventre lors des moments plus calmes.


Un EP est disponible, en écoute sur le myspace du groupe.

L'album est à suivre.
Prochain concert: Après la naissance, le 25 novembre à l'International.

jeudi 17 septembre 2009

Album cover of the Week



the Flaming Lips, Embryonic
(Warner, sortie en octobre 2009)
www.myspace.com/flaminglips

Album en écoute ci-contre >>
Une édition Deluxe peut déjà être pré-commandée sur le site du groupe... sachant qu'une édition MEGA Deluxe est annoncée pour l'hiver, donc bon...

mercredi 16 septembre 2009

Dream Cloud Cut and Paste

Souvenez-vous, l'an passé, Insound (disquaire en ligne incontournable aux US pour l'indie rock) avait confié le design de posters & t-shirts de 20 groupes actuels à
Jason Munn du site the Small Stakes. Il y avait Death Cab for Cutie, Spoon, Hold Steady, Decemberists, bref tous ces groupes que les indie kids américains adorent (New Pornographers, Constantines, Thermals, etc...)
Le dessin était clair, simple, symbolique, parfois à la limite du pictogramme.




Aujourd'hui, et pour fêter ses 10 ans, Insound remet ca! Il s'agit cette fois d'un condensé en 10 groupes de 20 ans de punk, new wave, indie rock (1977 à 1997). On retrouve entre autres les Feelies, Beat Happening, Galaxie 500, Sleater Kinney...
pour des visuels colorés, signés
Mike Perry.








Le tout est dispo ici :

Hearts of gold, bodies of lust

The Chap était hier à la Maroquinerie! Je les avais loupés un paquet de fois (de tête, "Sous la plage", Batofar...), mais j'ai mis fin à cet inexplicable manque. Un concert très dansant, une ambiance bon enfant, et un jeu de scène assez drôle.



Come on, come on, cloner____(super, super!)
Clone me another me______(good, good!)
My generation_________(brilliant!)
Needs another me_______ (super, super!)
Me and me________(sweet harmony)
Hearts of gold, bodies of lust
Forbidden love reach the stars !

the Chap - Fun & Interesting
Mega Breakfast (Lo Recordings, 2008)
www.myspace.com/thechap
(il faut au moins écouter I am oozing Emotion)

samedi 12 septembre 2009

Est-ce moi qui déraisonne?

Ca fait un moment que Silvain Vanot sort des disques. Peut-être d'ailleurs depuis que j'écoute de la musique. Un nouvel album s'apprête à paraître, avec des textes assez jolis, dont celui-ci.
A lire à voix haute, c'est encore mieux.



Un regard ou un peu moins
à peine un signe de la tête
un mot remis au lendemain
un regard où se reflète
à peine un signe de la tête
c'est tout
Ca fait nos vies, notre commun
c'est comme un mur, c'est de la pierre
de la belle ouvrage, de l'ancien
ca fait nos vies, notre ordinaire
c'est comme un mur, c'est de la pierre
c'est tout

Est-ce moi qui déraisonne
ou le monde qui est sourd?
je les entends qui sonnent
les cloches de l'amour

Une rengaine, une chanson
et les mensonges qu'elle égraine
en petits morceaux de frissons
une rengaine pour nos peines
et les mensonges qu'elle égraine
c'est tout
Chaque aveu que l'on réfrène
c'est une branche que nous scions
et dans sa chute elle nous entraîne
chaque aveu que nous taisons
c'est une branche que nous scions
c'est tout

Est-ce moi qui déraisonne
ou le monde qui est sourd?
je les entends qui sonnent
les cloches de l'amour

Je sais: on dit, je m'illusionne
je n'ai jamais persuadé personne
mais pourquoi?
Je ne suis pas devenu fou
je les entends sonner partout
les cloches autour de moi

C'est encore le bourdon qui tonne
comme pour enterrer le jour
avant que tout partout ne carillonne
c'est toujours le bourdon qu'on donne
comme pour enterrer le jour
c'est tout

Est-ce moi qui déraisonne
ou le monde qui est sourd?
je les entends qui sonnent
les cloches de l'amour

Silvain Vanot - les cloches de l'amour
Bethesda (Megaphone Music, 2009)
www.myspace.com/silvainvanot

jeudi 10 septembre 2009

Vivez libre


C'est la rentrée...
càd, prosaïquement, la fin des vacances, et fondamentalement, le retour à une vie jugulée par la norme sociale. La bonne nouvelle, c'est que la rentrée a sa déclinaison culturelle.




Parmi quantité d'annonces, ayant émergé dans les couloirs du métro, deux affiches de film abordent le thème de la liberté, chacune à sa manière. Liberté d'aller et venir (nu... disons que l'idée de liberté sexuelle est sous-tendue) pour l'une. Liberté de s'affranchir des conventions et normes familiales pour l'autre.

Le premier film, c'est "Les derniers jours du monde" des frères Larrieu. Il illustre l'évolution des comportements, moeurs et valeurs morales, dans un contexte de fin du monde certaine et d'
Etat en déliquescence. Une certaine liberté en émerge... rapidement ternie par ce qu'engendre cette situation.



Car ces deux conditions portent en elles - séparément - le germe de la violence. La fin de l'état de droit équivaut à la disparition de l'éventualité d'une punition. Tandis que la fin du monde certaine annihile à elle seule toute idée de future. Or, c'est la perspective d'une potentielle rencontre ultérieure qui favorise l'émergence de la coopération dans une société.

A cette lumière, on peut donc à loisir se poser la question chère à Hegel :
"L'Etat restreint-il la liberté individuelle ?"
A vos copies...

* * *

Le second film, c'est "Non, ma fille, tu n'iras pas danser", de Christophe Honoré. "Vivez libre" exhorte l'affiche. Néanmoins, l'histoire et les personnages portent en eux plus de questions que de réponses. Et je pense que ce film parlera d'avantages aux spectateurs qui ont plutôt tendance à "se poser des questions dans la Vie", plutôt qu'à ceux qui ne s'en posent pas ou plus.



Dans un contexte familiale (exagérément) compliqué, on suit dans ce film Léna (Chiara Mastroiani), mère divorcée de deux enfants, qui cherche sa voie, son souffle, son "oxygène", entre l'amour qu'elle porte à ses enfants et son désir de liberté.



Elle rejette le modèle de vie que représente sa mère (sans pour autant renier l'amour). Léna étouffe (depuis qu'elle est née, selon sa mère) , tandis que sa mère "ne respire pas et ne s'en rend pas compte".


On touche là encore à un thème à portée philosophique, celui de la recherche du bonheur.
Qui est la plus heureuse?
Il faut voir le film...
Qui aura été la plus heureuse?

L'essentiel à la fin étant de ne pas se dire,
comme Phyrse dans la dernière réplique de
"la Cerisaie":
"La vie, elle est passée. C'est comme si on n'avait pas vécu".

Extraite de la bande originale du film, cette chanson d'Antony and the Johnsons.


I need another place.
Will there be peace?
I need another world.
This one’s nearly gone.
Still have too many dreams.
Never seen the light.

I need another world.
A place where I can go.
I’m gonna miss the sea.
I’m gonna miss the snow.
I’m gonna miss the bees.
I’m gonna miss the trees.
I’m gonna miss the sound.
I’ll miss the animals.
I’m gonna miss you all.

I need another place.
Will there be peace?
I need another world.
This one’s nearly gone.
I’m gonna miss the birds.
Singing all this songs.
Been kissing this so long.
Another world.
Another world.
Another world.
Another world…


Antony and the Johnsons - Another World
The Crying Light (Secretly Canadian, 2009)
www.myspace.com/antonyandthejohnsons

Non, tu n'iras pas danser (Christophe Honoré, 2009)
Les derniers jours du monde (Arnaud et Jean-Marie Larrieu, 2009)

mardi 1 septembre 2009

Peace Attack / Sonic Youth'Album Cover Part.4

Suite et fin de cette série d'articles consacrés aux pochettes des albums de Sonic Youth. Je dois bien avouer qu'on arrive ici aux albums du groupe que je connais le moins. Pour autant, sur la foi d'un petit nombre d'écoutes, Murray Street (2002) et Sonic Nurse (2004) sont ceux qui m'ont fait la meilleure impression.

En plus, j'aime beaucoup la pochette de Murray Street. (Elle est d'ailleurs sur la porte de mon frigo).



Cette fois, je ne citerai aucun artiste contemporain... La photo a sans doute été prise par Thurston ou Kim, puisqu'on y voit leur fille, Coco, en compagnie d'une copine à elle (Stella, mais on s'en fout un peu).

Coco (Gordon-Moore) est née le 1er juillet 1994, du mariage de ses parents (1984). Les plus avisés d'entre vous l'avaient peut-être déjà remarquée, à 18 mois, dans le livret de Washing Machine (1995).



Si l'on revient à l'époque de Murray Street, elle a donc 7 / 8 ans. Elle apparaît brièvement dans le clip de "The Empty Page", co-réalisé par Thurston.




Avoir de tels parents, quand on y pense, c'est quand même la classe. Et forcément, ça donne des idées. Coco se met à la musique... Dans une sorte d'
épisode choral de la série US Gilmore Girls (dont j'ignore tout, ami lecteur, n'hésite pas à m'éclairer), elle accompagne ses parents à la basse. C'était en 2006.



L'un des avantages, aussi, à avoir des parents membres de Sonic Youth, c'est que leurs amis sont nécessairement plus rock'n'roll que ceux... je sais pas, d'Eric Woerth, par exemple. Témoin ce clip de Dinosaur Jr (dans lequel elle se retrouve dans la peau de Jay Mascis).



Sinon, dans la vraie vie, Coco (aka Coko Mo) joue de la guitare dans un groupe (Lightbulb). Le groupe est jeune, impossible d'en entendre une note sur internet, je propose donc de reparler de tout ça dans une petite dizaine d'année, et de refermer ainsi cette parenthèse "indie people"...
Sans compter que j'avais promis une galerie de Sonic Nurses.




Certaines figurent dans l'artwork de l'album (2004), d'autres non, mais toutes ont été peintes par Richard Prince.


[Nurse Barclay's Dilemma, 2002]





[Heartbreak Nurse, 2002]





[Surgical Nurse, 2002]





[Dude Ranch Nurse, 2002]





[A Nurse Involved, 2002]

Plus d'infos et de peintures sur le site :
www.richardprinceart.com

Plus généralement, et maintenant que j'en termine avec ces articles estivaux dédiés à Sonic Youth, il me faut mentionner le site officiel du groupe,
et sa partie discographie qui a été d'une grande aide.
www.sonicyouth.com