vendredi 31 juillet 2009

trop vite consommé, trop vite consumé

Depuis que j'ai ré-écouté ce CD de Diabologum, je suis retombé dans une période Lithium. Aujourd'hui, Jérôme Minière.
Quelques années après "La nuit éclaire le jour qui suit", une fois établi à Montréal, il a sorti un album concept appelé Herri Kopter (2004).

L'album est une critique du monde marchant dans lequel nous vivons, et navigue entre caricature et chanson d'anticipation, chaque chanson adoptant son propre point de vue. Jérôme Minière ménage tout de même de paisibles instants poétiques.
Je reviendrai sans doute plus tard sur ce dernier aspect.


Il y a certain jours
on ne sait plus du tout
pourquoi on existe
on se sait inutile
c'est pourquoi on achète
un objet qui nous reflète
pour être rassuré
sur notre identité
mais bien souvent dès le lendemain
cet objet on le rejette
il n'était qu'un gadget
trop vite consommé, trop vite consumé
il y a certains jours
on ne sait plus du tout
pourquoi on existe
on se sait inutile

c'est pourquoi on achète
un objet qui nous reflète
hé! bien aujourd'hui je l'ai pris au pied de la lettre
j'ai acheté... vous devinez... un très beau miroir
les courbes en sont parfaites et le monde s'y reflète
tout au fond j'y jette des questions et des regards
tout paraît si calme quand je regarde cette surface
plus de désespoir il ne reste que les contours
au fond de ce miroir dans ce périmètre
je peux recommencer à voir au fond je me rachète
disparu le mal-être j'ai pu accrocher le monde et son reflet
dans ma salle à manger arrimés à ce miroir

Jérôme Minière - le miroir aux alouettes
Herri Kopter (La tribu, 2004)
www.myspace.com/geromini

N'hésitez pas à flâner sur le site www.herrikopter.com, riche en contenu... histoire de mesurer que le concept dépasse largement la simple écriture d'une douzaine de chansons.

samedi 25 juillet 2009

Apply Some Pressure

Trois textes publiés consécutivement, il est temps de donner à voir et à entendre dans ce blog.

"A entendre", ce sera un peu plus tard dans la semaine, puisque - ceux d'entre vous qui sont abonnés au flux RSS de mon émission sur Radio Campus Paris le savent déjà - je mettrai prochainement en ligne une émission bonus de Top Tape, le volume zéro en quelque sorte.

"A voir", c'est maintenant, avec la déclinaison estivale de la rubrique Crossed Covers, et des sujets de fond (de tiroir).
Vous en jugerez. Il devrait y avoir 4 épisodes.

Le premier concerne concerne Maxïmo Park, groupe rock anglais qui a sorti son premier album en 2005 chez Warp.
Cet album (A certain Trigger) et les singles associés sont tous reliés par une identité visuelle forte, signée de l'agence YES






Ces visuels sont en réalité une reprise du travail de l'artiste américain Robert Longo, dans sa série Men in the Cities (1979), dont voici quelques exemples :





Contrairement aux pochettes de Maxïmo Park, ces oeuvres sont des peintures. Robert Longo peint des business (wo)men contorsionnés, d'après des shootings lors desquels il envoie divers projectiles sur ses modèles.

Si vous étiez à Paris fin 2006 - début 2007, peut-être vous souvenez vous de l'exposition "Le mouvement des images" au Centre Pompidou.
Longo y était exposé.

Personne en revanche ne peut se souvenir d'un album sorti lui aussi en 2005, avec une pochette dont je ne sais si elle résulte d'un malheureux hasard, ou d'un manque total d'inspiration.


Maxïmo Park, various releases (Warp, 2005)
Le travail complet de l'agence YES est à voir ici
Quelques oeuvres de Robert Longo sont en ligne

Le prochain épisode concernera un célèbre groupe new yorkais, dont la discographie s'étale sur 28 ans (jusqu'à aujourd'hui) : Sonic Youth

mercredi 22 juillet 2009

On ne m'a pas dit

Il ne m'a pas appris l'anglais, il ne m'a pas appris l'allemand, ni même le français correctement. Elle ne m'a pas parlé des livres, de l'histoire des idées, pas de politique à suivre, pas de mouvement de pensée. Elle ne m'a rien montré de pratique, ni cuisine, ni couture, faire monter une mayonnaise, monter une SARL, tenir un intérieur. Il ne connaissait pas grand chose en mathématiques, ni équation de Schrödinger, mais pour être honnête, on a veillé à ce que je perfectionne mon revers à deux mains, que je fléchisse bien sur mes jambes, mais ça n'est pas resté, ça n'est pas rentré. On m'a donné un modèle libéral, démocratique, on m'a donné un certain dégoût, disons, désintérêt de la religion, mais il ne m'a pas dit à quoi servait le piano ni le cinéma français qui pourtant le faisait vivre. Elle ne m'a pas dit comment ils s'étaient mariés, trompés, séparés, ni donné d'autre modèle à suivre. On ne m'a pas parlé de Marx, rival de Tocqueville, ni Weber, ennemi de Lukacs, mais on m'a dit qu'il fallait voter. Elle n'a pas caché l'existence mais a tu celle de Rousseau, de Proust, de "Mort à Crédit". Ils n'ont fait aucun commentaire sur Mai 68, ni de commentaires sur "la Société du Spectacle", mais ils savaient que Balzac était payé à la ligne, qu'on pouvait en tirer un certain mépris. Ils ne connaissaient pas d'histoire de Résistance ou de Gestapo, mais quelques arnaques pour payer moins d'impôt. Ils se souvenaient en souriant de la carte du PC de leurs pères, mais pas de De Gaulle, une blague sur Pétain, rien sur Hitler. Ils avaient connu un monde sans télévision mais n'en disaient rien, ils n'avaient pas voulu que je regarde "Apocalypse Now", mais je pouvais lire "Au coeur des ténèbres", je ne l'ai pas lu, on m'a pas dit que c'était bien. On m'a pas dit comment faire avec les filles, comment faire avec l'argent, comment faire avec les morts. Il fallait trouver comment vivre avec demi-frère, demi-soeur, demi-mort, demi-compagne, maîtresses et remariés, alcooliques, pas français. Fils de gauche, milite, milite, fils de droite, hérite, profite. On ne m'a pas donné de coup, on m'a sans doute aimé beaucoup. Il n'y avait pas de chose à faire, à part peut-être Polytechnicien, il n'y avait pas de chose à ne pas faire, à part peut-être musicien. Elle m'a fait sentir que la drogue était trop dangereuse, il m'a dit que la cigarette était trop chère. Elle m'a dit une fois, elle avait été amoureuse, elle ne m'a pas dit si ça avait été mon père. Elle ne m'a pas dit comment faire quand on se sent seul, il ne m'a pas dit qu'entre vieux amis, souvent, on s'engueule, on s'embrouille, que tout se brouille, se complique, qu'il faudrait faire sans. Elle ne m'a rien dit sur Freud et j'ignore Lacan, pas de conseil ni de raison pratique, pas de sagesse de famille, pas d'histoire pour faire dormir les enfants, pas d'histoire pour faire rêver les grands. Ils ne m'ont soufflé mot de la Nouvelle Vague ni de ce qu'on voyait avant, mais parlaient du Louvre comme d'un truc intéressant. On ne disait rien sur Michel Sardou, mais on devait aimer Julien Clerc, on m'a parlé d'un concert. Sinon, je ne sais rien des pauvres, je ne sais rien des restes d'aristocrates, je ne sais rien des gauchistes, je ne sais rien des nouveaux riches. On ne parlait pas de Cathos, ni de Juifs, ni d'Arabes. Il n'y avait pas de Chinois. Elle trouvait que les Noirs sentaient et elle n'aimaient pas les odeurs. Lui, lui s'en foutait.

Arnaud-Fleurent Didier - France Culture
à paraître, 2009
www.myspace.com/arnaudfleurentdidier

[Edit]

mardi 21 juillet 2009

J'écris seulement pour m'entretenir avec vous un peu plus longtemps

Ainsi c'est décidé, vous partez avec monsieur Bykov dans la steppe, vous partez sans retour! Ah, ma petite amie!... Non, vous m'écrirez encore, vous me raconterez encore tout dans une petite lettre, et quand vous serez partie vous m'écrirez de là-bas. Autrement, ce sera notre dernière lettre; or il est absolument impossible que ce soit notre dernière lettre. Comment, tout d'un coup, sans qu'on y puisse rien, la dernière! Non, non, je continuerai à vous écrire et vous ferez de même... Surtout maintenant que mon style se forme... Ah! ma chérie, qu'est-ce que le style? Vous savez, je ne sais même plus ce que j'écris, je ne sais plus rien, je ne me relis même pas, je ne me corrige pas, j'écris seulement pour écrire, pour m'entretenir avec vous un peu plus longtemps.


Les Pauvres Gens, Dostoïevski (1846)

Les Pauvres Gens est le premier roman publié par Dostoïevski, celui qui l'a rendu célèbre. C'est un roman épistolaire, comprenant une succession de lettres échangées entre "un conseiller titulaire, honnête et pur, candide et dévoué à ses chefs, et une jeune fille, offensée et triste". Tous deux sont très pauvres... et sont voisins! Ils ne se rencontrent pourtant que de rares fois, et leur dialogues semblent plus profonds par écrit.

Ce passage intervient à un moment ou Macaire Diévouchkine s'apprête à perdre Varvara Dobrossiélova,
l'unique personne dont il se souciait (d'ailleurs plus que de lui-même), l'unique personne dépositaire de ses pensées et donc de son identité.
...

vendredi 17 juillet 2009

Quand j'ai ouvert les yeux, le monde avait changé


Quand j'ai ouvert les yeux
le monde avait changé
Au milieu du mois d'août
je crois qu'il a neigé.
Il n'y avait plus personne
aux terrasses des cafés
et tous les magasins étaient fermés
On aurait dit la guerre
ou bien un jour férié
sans repas de famille
et sans électricité.
- il n'y avait rien à faire
- et rien n'a été fait
- il n'y avait rien à faire
- incroyable mais vrai
aujourd'hui série Z
problème de scénario
l'hiver est de retour
six mois trop tôt
on s'attend donc au pire
il faut en profiter
on n'a pas tous les jours
de la neige en été

Quand j'ai ouvert les yeux
le monde avait changé
au milieu du mois d'août
zéro degré
Il y avait un grand feu
dans la rue d'à-côté
apparemment les gens
voulaient se réchauffer
- penser à autre chose
- parler un peu de tout
- parler un peu c'est bien
- et ça ne gâche rien
comme ça tous en K-way
comme ça en plein été
ils ont tiré les rois
il y avait deux, trois chiens
je les ai vus trinquer
les gens de mon quartier
quelqu'un a même dit
qu'il était désolé
ils ont mangé du pain
ils ont l'air d'être à bout
et si ça continue
ils vont devenir fous.
on s'attend donc au pire
il faut en profiter
on n'a pas tous les jours
de la neige en été
on n'a pas tous les jours
de la neige en été

Il était dix sept heures trente
et personne n'a rien dit
On s'est tous regardé
et personne n'a rien dit
ça ne fait plus aucun doute maintenant
aucun doute j'en ai bien peur
on s'est trompé de A jusqu'à Z
on s'est foutu le doigt dans l'oeil
et personne n'a rien dit
on voudrait bien faire marche arrière
un nouveau départ en quelque sorte
mais personne n'a rien dit
ce qui est fait est fait
il est trop tard il n'y a plus rien à faire
ce qui est fait est fait il est trop tard,
et personne n'a rien dit

Sur le toit d'un immeuble
on a joué aux champions
on a marqué des buts
entre quatre blousons
De ce coin de la ville
et jusqu'à l'horizon
il y avait des flammes
toutes les dix maisons.


Diabologum - De la neige en été
#3 (Lithium, 1996)

Un texte de circonstance...
Qui se souvient de la chanson pourra aisément retrouver à partir de ces paroles la scansion de Michel Cloup.

Cet album de Diabologum fait décidément partie à vie de mon top 20 des albums fondamentaux.
Comment se dispenser d'un tel disque?

Je remercie au passage Melanie Bauer de Ketchup & Marmelade de me l'avoir fait découvrir à l'époque... J'avais enregistré sur K7 "la Maman & la Putain" que j'écoutais en boucle.
Je me souviens aussi de leur passage à Nulle Part Ailleurs... et de Zazie qui avait conclut de leur prestation live :
"on fait la même chose".
Déjà qu'en interview Arnaud Michniak avait pas super bien pris que je considère que sa musique [Programme] et celle de Michel Cloup [Experience] restait finalement assez proche...

Je n'ai jamais vu Diabologum en concert.


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[Edit]

J'utilise fréquemment pour ce blog des illustrations dont je ne peux malheureusement identifier ni la source ni le contenu
(puisqu'en provenance d'un agrégateur d'images)
Suite au premier commentaire de cet article, quelqu'un a-t-il une idée de la localisation de ce petit port aux maisons rouges ?

Je mise sur la Norvège...




Claude Monet, Les maisons rouges de Bjoornegaard
/ Village de Sandviken sous la neige (1895)

mardi 14 juillet 2009

Quelque part dans le Jura

...Une région de plateaux, prairies et forêts de sapins, sources et cours d'eau... On se croirait parfois au Canada.
Ou alors dans des décors signés Miazaki.

Comme lorsqu'on longe ce chemin à flanc de gorge, qui permet d'atteindre une maison surplombant une chute d'eau.
En-dessous, creusé dans la roche et parallèle à la cascade, un accès par échelle
(on ne la voit pas, ici, mais je laisse travailler votre imaginaire)






En haut, une écluse, et cette maison, tout à fait disproportionnée...
J'aime beaucoup !

Autre part...

...et à la source du Doubs

samedi 11 juillet 2009

le plaisir de la lenteur

"Regarde-les, tous ces fous qui roulent autour de nous. Ce sont les mêmes qui savent être si extraordinairement prudents quand on dévalise sous leurs yeux une vielle femme dans la rue. Comment se fait-il qu'ils n'aient pas peur quand ils sont au volant?"

Que répondre? Peut-être ceci : l'homme penché sur sa motocyclette ne peut se concentrer que sur la seconde présente de son vol; il s'accroche à un fragment de temps coupé et du passé et de l'avenir; il est arraché à la continuité du temps; il est en dehors du temps; autrement dit, il est dans un état d'extase; dans cet état, il ne sait rien de son âge, rien de sa femme, rien de ses enfants, rien de ses soucis et, partant, il n'a pas peur, car la source de la peur est dans l'avenir, et qui est libéré de l'avenir n'a rien à craindre.

La vitesse est la forme d'extase dont la révolution technique a fait cadeau à l'homme. Contrairement au motocycliste, le coureur à pied est toujours présent dans son corps, obligé sans cesse de penser à ses ampoules, à son essoufflement; quand il court il sent son poids, son âge, conscient plus que jamais de lui-même et du temps de sa vie. Tout change quand l'homme délègue la faculté de vitesse à une machine: dès lors, son propre corps se trouve hors du jeu et il s'adonne à une vitesse qui est incorporelle, immatérielle, vitesse pure, vitesse en elle-même, vitesse extase.

Curieuse alliance: la froide impersonnalité de la technique et les flammes de l'extase. Je me rappelle cette Américaine qui, il y a trente ans, mine sévère et enthousiaste, sorte d'apparatchik de l'érotisme, m'a donné une leçon (glacialement théorique) sur la libération sexuelle; le mot qui revenait le plus souvent dans son discours était le mot orgasme; j'ai compté; quarante-trois fois. Le culte de l'orgasme: l'utilitarisme puritain projeté dans la vie sexuelle; l'efficacité contre l'oisiveté; la réduction du coït à un obstacle qu'il faut dépasser le plus vite possible pour arriver à une explosion extatique, seul vrai but de l'amour et de l'univers.

Pourquoi le plaisir de la lenteur a-t-il disparu? Ah, où sont-ils les flâneurs d'antan? [...] Un proverbe tchèque définit leur douce oisiveté par une métaphore: ils contemplent les fenêtres du bon Dieu. Celui qui contemple les fenêtres du bon Dieu ne s'ennuie pas; il est heureux. Dans notre monde, l'oisiveté s'est transformée en désoeuvrement, ce qui est tout autre chose: le désoeuvré est frustré, s'ennuie, est à la recherche constant du mouvement qui lui manque.


A ce sujet, lire également Céline ici :
Sur le chemin de rien du tout

Et pour revenir à la vitesse au volant, je terminerai en citant une dernière fois Humbert Humbert, qui décidément ne s'arrange pas, mais reste prompt à analyser son comportement et son ressenti :

La route se déroulait devant moi à paysage découvert, et l'idée me vint soudain - dénuée de toute velléité de protestation, ou de symbolisme, ou de quelqu'autre arrière-pensée - que puisque j'avais violé toutes les lois de la société, je ne perdais rien de plus en violant aussi celles de la circulation. Je passai donc sur le côté gauche de la route nationale, et auscultai mes réactions : elles étaient délicieuses. J'éprouvais une délicate fusion diaphragmatique, émaillée d'éclairs de sensations tactiles, le tout décuplé par la pensée que rien n'est aussi propice à l'élimination totale des lois physiques fondamentales que de conduire délibérément du mauvais côté de la route. Vue sous un certain angle, c'est une émotion authentiquement spirituelle. Sans jamais dépasser le trente ou trente-cinq à l'heure, je roulais doucement, rêveusement, comme si ce mauvais côté avait été le reflet du bon dans le miroir. Il y avait peu de circulation. Les voitures qui me doublaient de temps en temps sur le bord que je leur avait abandonné me cornaient brutalement aux oreilles. Celles qui venaient vers moi tanguaient et viraient avec des hurlements d'épouvante. J'abordai bientôt des régions plus peuplées. Brûler un feu rouge me dispensa la même joie qu'une gorgée de bourgogne défendu lorsque j'étais enfant. Cependant, diverses complications s'élevaient de-ci, de-là. Je m'aperçus que j'étais suivi - escorté.

La lenteur, Kundera (1995)
Lolita, Vladimir Nabokov (1955)

jeudi 9 juillet 2009

samedi 4 juillet 2009

7-4-2009

Fête Nationale aux Etats-Unis.
Crossed Covers d'occasion.



Puisque ces drapeaux américains sont brouillés, et même si le retrait des troupes américaines d'Irak se dessine (objectif 2011), je publie néanmoins cette photo, prise en Août 2008, et qui - avouons-le - donne envie de pleurer.


U.S. Army Capt. Charles Ford plays a video game with seven-year-old Wa'ad, who lost an arm and a leg to an improvised bomb, during a visit to the child's home near Muqdadiyah, about 90 kilometers (60 miles) north of Baghdad in Iraq's volatile Diyala province Sunday, Aug. 3, 2008. Soldiers from Hammer Company, 3rd Squadron, 2nd Stryker Cavalry Regiment are arranging for the child to be fitted with prosthetic limbs. (AP Photo/Maya Alleruzzo) (AP)


Akron/Family, Set 'Em Wild, Set 'Em Free (Dead Oceans, 2009)
Tortoise, Standards (Thrill Jockey, 2001)

Edit :
Je réagis aux premiers commentaires laissés sur cet article.
Alors, OK, la vie alterne moments léger et grave, ce blog aussi.

Black Crows, Amorica,
en deux versions (originale, et censurée)


Je ne voulais pas, mais j'ajoute celles-ci...


Black Crowes, Amorica (1994)
Ugly Kid Joe, America'S Least Wanted (Mercury, 1992) Bruce Springsteen, Born in the USA (Columbia, 1984)
Encore une:

Cough Cool, s/t (Deblace records, 2011)
Stalley, Savage Journey To The American Dream (s/r, 2012)